Carnet de voyage de Toulouse à Montauban en passant par Nolet
Le lundi 28 octobre : 10h
Nous commençons notre périple dans la matinée par Toulouse en rendant une visite de courtoisie à Mme Dieuzaide, conservatrice des archives bibliographiques et photographiques de son défunt mari Jean Dieuzaide. Ce photographe gagne sa renommée en photographiant le Général de Gaulle lors de sa venue pour la Libération de Toulouse. Le portrait sera affiché dans toutes les mairies de France. Il prend alors le pseudonyme de Yan et travaillera essentiellement dans le sud-ouest français, en Espagne et au Portugal. Il fait en particulier une série de clichés, restés célèbres, sur Salvador Dalí. Il est honoré par le prix Niepce en 1955 et le prix Nadar en 1961. De 1960 à 1968, Yan réalise un reportage à la demande de Robert Germain sur le domaine de Nolet de plus de quatre-vingt clichés sur les arbres en fleurs, le traitement des pommiers, puis le conditionnement des figues et des noix dans son domaine. Ce jour là, Mme Dieuzaide s’entretient avec nous deux bonnes heures. Elle nous exposa avec minutie les clichés réalisés à Nolet. On a été charmé par le site de conservation des archives digne d’un décor fait de poésie d’Harry Potter. Mme Dieuzaide, auquel aucun détail ne lui échappe, nous félicite de la progression des démarches concernant nos recherches et pas une seule minute on ne s’est lassé d’échanger sur ses archives qui sont un véritable trésor et une curiosité incontournable de Toulouse.
Si vous en avez l’occasion passez-y car vous serez charmés par ce lieu insolite, chargé d’histoire. Sa réserve de clichés réussira à vous faire voyager à travers l’objectif de Yan.
Photo 3 du général de Gaulle prise par J.Dieuzaide, photo 4: Jean Dieuzaide dans ses archives, photo 5: arbre à Nolet
Vers 14h
Nous prenons rendez-vous avec Jacky Marmouget, qui a vécu au domaine de Nolet jusqu’au milieu des années 50. Une rencontre amicale et constructive où l’on a pu constater le réservoir de souvenirs restés intacts sur sa période à Nolet. Monsieur Marmouget et son épouse nous ont présenté quelques photos de Nolet dont une de mon arrière-grand père Paolo Paolpi dans le salon du château de Nolet datant de 1960 environ et une autre d’un mariage fêté à Nolet. Je les ai invités pour la journée du lendemain à se joindre à nous pour rencontrer Monsieur Fraysse, ancien directeur du domaine de Nolet sous l’ère Germain.
Entre-temps, nous avons répondu à l’invitation de Thierry Gonzalez, un ancien stagiaire du domaine de Nolet dans les années 1980. A l’occasion de ce repas, nous avons échangé avec Thierry et Jacques Segarra, autre invité et ancien de Nolet, les souvenirs qu’ils avaient de Nolet. Un échange encore une fois très productif pour la réalisation du futur livre. Thierry nous fit nous installer sur la table de salle à manger qu’il avait soigneusement drapée d’une nappe blanche et décorée d’une vaisselle aux couleurs or et nacre comme il se faisait autrefois lors des repas de réception au château de Nolet. Ensuite il nous convia à se joindre à lui dans le bureau et nous fit découvrir ses deux magnifiques photos du château de Nolet, dont une où l’on servait le petit-déjeuner sur la terrasse du château. Il nous présenta également un tableau peint à Nolet par un artiste qui ne le signa pas. Cette soirée réserva son lot de surprises et Jacques nous fit l’honneur de découvrir un cahier des recettes concoctées par sa maman qui fût la cuisinière en chef du château de Nolet à partir des années 1950.
Mardi 29 octobre
On retrouve Monsieur Fraysse dans sa maison qui n’est autre que l’ancienne villa dit du régisseur à Nolet. Il prépara notre arrivée avec beaucoup d’attention. On constata ses travaux exceptionnels d’archivages des documents et témoignages de Nolet par ses soins qui lui ont été remis entre autre par les familles Bouthoumieu, Guardiola et Ollivier. Tout au long de cette matinée ont découvrit des diapositives, le répertoire des ouvriers ayant travaillé dans l’exploitation en 1968, une vidéo de démonstration de la cueillette des pommes présentée à l’époque aux nouveaux embauchés, une autre vidéo de l’activité agricole sur l’exploitation vers 1990 et enfin une vidéo poignante de la destruction des tonnes des pommes et d’une année de dure labeur en raison d’une surproduction. Il faut ajouter les renseignements sur la production de kiwis ou encore la fabrication de plaques de gazon utilsés pour revêtir les stade par exemple! Pour clôturer la matinée, Monsieur Fraysse me remis aimablement l’organigramme des employés de la station de conditionnement de Nodery en 1968, le projet de parc zoologique de Monsieur Germain de la même année et bien d’autres ébauches à classer.
Vers 14h
Nous sommes repartis à Nolet pour cette fois-ci rendre une visite aux propriétaires du château de Nolet et de son parc. Ils prirent le temps de nous présenter l’avancé des travaux; de plus, nous avons redécouvert le pigeonnier de Nolet, un ancien puits, un vieux pont qui n’était pas visible depuis très longtemps du fait de sa longue période d’abondons. Il faut noter également la remise en état de la piscine et forcé de constater que le parc et son château bénéficient d’une chance de retrouver un lustre d’antan qui va être magnifié avec beaucoup de goût par les nouveaux maîtres des lieux. A mon sens, le projet est tout simplement exceptionnel et le château va être mieux que réhabilité.
Vers 16h30
La journée n’est pas terminée, nous rendîmes une visite chez Madame Figuasse, ancienne cuisinière à la cantine de Nolet et fille de l’indispensable jardinier de Nolet, Monsieur De Corte. L’échange fut très fructueux. Elle s’entretenait sur le fonctionnement de l’ancienne cantine où elle y travailla dès l’âge de 15 ans, une fois son certificat d’étude en poche. Les journées étaient très longues, elles commençaient dès 7h du matin et se terminaient vers 22h. Malgré tout, ce travail était relativement bien payé, il fallait y ajouter deux primes: celle de Noël et celle de fin de saison. Pour cette dernière prime mieux valait garder le secret suivant la confidence des employeurs et cela au risque de donner la totalité de ce que l’on avait durement gagné à ses parents comme cela se faisait à l’époque. On sortit de cette entrevue une nouvelle fois ravi d’avoir pu vivre au travers de ce témoignage quelques instants à Nolet.
Je fis ensuite un arrêt au centre de Grenade-sur-Garonne pour prendre une photo de l’école Sainte-Marthe qui a appartenu au chevalier Desegaulx de Nolet d’après le cadastre de 1827.
On termina la soirée en famille à Grenade jusqu’au lendemain matin.
1/Mr. Decorte, 2/Les enfants le jour de la communion devant les anciens bureaux, 3/l'école Saint-Marthe
Mercredi 30 octobre
Le réveil fut quelque peu difficile car la fatigue se faisant ressentir. N’en démord point, on prit la route pour les archives du Tarn-et-Garonne à Montauban. J’espérais trouver de nombreux renseignements mais malheureusement le système de recherches est très complexe et limité à deux recherches par membre inscrit. Sans nous décourager, on retroussa nos manches et on parcourut les cadastres napoléoniens sans plus de succès, pour cette fois-ci.
Par la suite, on en a profité pour rendre visite à Madame Balzame, la fille de Raymond Petit qui était l’ancien directeur général des affaires du Groupe Germain à partir de 1941. Mme Balzame nous gratifia de bien jolies anecdotes de son histoire. Tant de souvenirs d’enfance se bousculent à Nolet. Mais associés à ceux-ci, il y a aussi les moments douloureux vécus lors de la disparition d’un être cher par exemple. J’en profitais pour contempler quelques photos de la famille aimablement prêtées par Jacqueline. Notre entretien se prolongea jusqu'à environ 17h et on ne se lassa pas de la compagnie de Madame Balzame.
Pour terminer notre périple en famille, nous avons passé une belle soirée à Montauban chez Maurice Paolpi, qui nous a fait découvrir de bons petits plats régionaux. Ce dernier est un peu notre bible de la famille. Je m’enrichis une nouvelle fois de nos échanges sur Nolet et j’en profite avec ma cousine Valérie de converser sur mon séjour dans la région, le projet de livre en cours, la recherche du film tourné à Nolet en 1969 par Armand Chartier sur le sujet des « Apatrides » ou plus précisément les réfugier d’Europe de l’est. L’évolution de nos recherches communes sur la période antique à Nolet est intéressante : les gallo-romains, la chapelle de Boisville et son annexe la chapelle de Saint-Pierre de Nodery ayant appartenu à la famille Desegaulx de Nolet mais détruite ainsi que le château en 1880 par la famille de Panât et les méthodes de recherches pour répertorier les objets d’autrefois trouvés sur le site et enfin la suite à donner de mes entretiens avec les anciens.
Conclusion
Une nouvelle fois grâce aux interlocuteurs, nous avons réussi à remonter le temps. De ces échanges riches d’enseignements, nous en sortons toujours grandis. Je remercie donc une nouvelle fois tous ceux qui nous ont reçu avec générosité et pour ceux que je n’ai pas encore pu voir, je ferai le nécessaire pour y remédier lors de mon prochain passage dans la région.
MERCI A TOUS