Les mémoires de Jacques Segarra
Introduction:
Tous ces souvenirs d’enfance et d’adolescence ont plus d’une cinquantaine d’année. Certains d’entre eux étaient enfouis dans ma mémoire et ont refait surface à mon grand étonnement. Confrontés à ceux des autres, il est possible que mes neurones m’en révèlent encore. J’ai oublié des noms et je sollicite les excuses de ceux que je n’ai pas nommés. IL m’est arrivé à l’âge adulte de passer à plusieurs reprises sur la route de Verdun comme en pèlerinage. J’apercevais le château toujours aussi majestueux et mon passé en même temps. C’est une chance aujourd’hui qu’il lui soit donné une nouvelle vie après quelques années difficiles. Sa restauration, c’est aussi la restauration de la mémoire de tous ceux qui ont vécu au domaine de Nolet.
Le 25 avril 1954
Notre histoire commence au domaine de Nolet. Louise et Jacques SEGARRA, fille et fils d’émigrés espagnols quittent l’Algérie, berceau de leur jeunesse, pour tenter l’aventure en « métropole ». Agés de 32 et 29 ans, ils débarquent ce jour là à la gare de Toulouse accompagnés de leur fils Jacky qui fêtera ses trois ans dans un nouveau décor, le château du domaine de Nolet.
Pur hasard, l’emploi de cuisinière avait été proposé à une de mes tantes qui déclina l’offre au profit de ma mère. Jacques, coupeur de tiges en cordonnerie, alors dans une période chômage, accepte l’aventure. C’est Jean Carol qui vient les chercher à la gare. Contraste saisissant, ils aménagent dans les pièces les moins agréables du château, celles que les bâtisseurs de cette imposante demeure avaient destiné aux domestiques. Une seule chambre assez grande sous les combles, avec pour éclairage, deux lucarnes, dont la vue donnait à l’ouest. Une pièce en guise de salle de bain ou trône une immense baignoire. Ma mère est chargée d’assurer la restauration de la famille Germain, mais également d’autres personnes qui participent à la gestion du domaine et d’hôtes de passage. Un nombre très fluctuant de couverts suivant les saisons.
Mon père se voit confié peu de temps après leur arrivée l’encadrement de personnel de la station d’emballage à Nodery. Nouvel emploi auquel il s’adapte.
La nostalgie de leur petit appartement au bord de la mer se fait sentir de temps à autre, mais au fil du temps, ils s’enracineront dans cette nouvelle vie. Ils tisseront petit à petit des liens avec les autres employés du domaine. Avec Mauricette Carol qui assure le service à table, Elvire Paolpi, Mme Fabri en renfort dans les périodes d’intense activité.
Mme et Monsieur Germain et leurs enfants ne demeurent pas au Château toute l’année. Ils naviguent entre leur hôtel particulier de l’Avenue Foch à Paris et Nolet. Catherine et Jean François, leurs enfants ne sont pas scolarisés dans la région. Ils sont là pendant les vacances scolaires, plutôt à la belle saison. Assurer l’intendance du château dans les années cinquante n’était pas chose facile. Les épiceries de Grenade étaient rares et peu achalandées. Jean Carol ou M. Loste conduisait régulièrement ma mère à Toulouse pour trouver matière à concocter les mets dont elle avait le secret et la compétence. En ce temps là, tout était fait maison de l’entrée au dessert et elle ne ménageait pas sa peine pour donner satisfaction à Madame et Monsieur GERMAIN.
Madame et Monsieur GERMAIN
C’est par Madame et Monsieur que ma mère s’adressait à ses employeurs. Madame est servie, Monsieur voudra bien …
Monsieur GERMAIN, à mes yeux d’enfant, était très impressionnant. Toujours en costume de belle facture. Il déplaçait avec lui une odeur de cigarette américaine car c’était un grand fumeur. la voix grave un peu rocailleuse. C’était aussi un grand amateur des pâtisseries et biscuiteries que confectionnait ma mère. A côté de cela, c’était un passionné de voile et de régate.
Madame GERMAIN était une très belle femme, soucieuse de son apparence qui « portait très bien la tenue » comme disait ma mère. Un caractère affirmé, mais simple et généreuse et sans condescendance dans ses rapports avec le personnel de maison. On octroyait facilement du renfort à mère dès que le nombre de convives augmentait au château. Mauricette Carol, Elvire Paolpi, Mme Fabri apportaient leur renfort tant au service qu’à l’entretien de cette vaste demeure. Et à certaines périodes, il y avait du monde au château. Une cousine de Monsieur Germain, Melle EYRIE*. Mme et Monsieur VIDAL, les parents de Madame GERMAIN qui y vécurent quelques années. Madame VIDAL, à la voix douce et faible, atteinte d’une maladie des yeux, et qui finit ses jours dans sa chambre au premier étage. Enfant j’entendais les commentaires des grands sur sa lente agonie et la compassion qu’elle leur inspirait. Monsieur VIDAL était un homme imposant de stature et de caractère jovial. Et je me souviens très bien l’avoir accompagné souvent du haut de mes dix, onze ans, le dimanche au cinéma de Grenade. Un chauffeur nous amenait et venait nous rechercher. C’était l’époque glorieuse du cinéma sans concurrence avec la télévision qui n’avait pas encore fait son apparition dans les foyers. Je crois avoir vu tous les « Josélito, l’enfant à la voix d’or » et tous les péplums du moment.
Josélito, l'enfant à la voix d'or
Au bout d’une année à vivre dans les combles et notamment l’été ou les nuits étaient très chaudes, ma mère évoqua cette situation à Mme GERMAIN qui fut offusquée qu’on ait pu nous loger dans de telles conditions. Et en peu de temps, nous fûmes relogés au premier étage, côté est. Une chambre pour mes parents avec salle de bain et une chambre pour moi attenante. Tout le confort moderne avec en plus le téléphone. Une situation un peu privilégiée quand j’y repense.
Plusieurs été de suite, de juillet à août nous laissions « la vie de château « pour un mas avec piscine que louaient Madame et Monsieur, dominant le golfe de St-Tropez. Ma mère assurait l’intendance et les repas, mais il y avait aussi un chauffeur et la femme de chambre de Madame, à l’accent très parisien. Certaines années, j’étais le seul enfant, mais je n’ai pas le souvenir de m’être ennuyer. Faut dire que Madame laissait à notre disposition le chauffeur qui nous conduisait tous les après midi en Rolls à la plage. Oh la belle vie pour moi au moins…
LE CHATEAU
Aujourd’hui, ce château est depuis longtemps sur la page d’accueil de mon ordinateur. C’est dire combien, enfant on peut être marqué par son environnement.
La cuisine était le lieu de travail de ma mère. Vaste à l’échelle du château, une longue table en bois peinte en blanc avec à une extrémité un marbre de couleur rouge. Un buffet imposant de style année 50. Une cheminée qui servait peu souvent, peut être davantage pour les propriétaires précédents .Les appareils ménagers évoluant avec le progrès technique. Un corridor attenant d’où l’on accédait avant une toute petite pièce de desserte à la salle à manger. Des boiseries de couleur vert pale aux murs, une grande table ovale en acajou trônait au centre de la pièce. Des miroirs dorés, une cheminée flanquée de petits obélisques en marbre et des curiosités sous cloche en verre. De la salle à manger on passait au salon richement décoré. Large canapé de style anglais, Petits meubles Napoléon trois. Ébène marquetée de motifs en nacre. Miroir de Murano et lustres en cristal. Ce salon avec un accès au grand hall d’entrée mais également à une vaste pièce qui servait notamment aux festivités et aux réceptions particulières. La plus marquante dans les esprits était celle de Noël qui regroupait tous le personnel du domaine. Cette pièce sera par nécessité quelques années plus tard aménagée en bureaux. Les bureaux de M. PETIT et M. SIDO, directeurs, se situaient en prolongement sur l’aile est. Dans la tour carrée, un ascenseur desservait tous les niveaux. Mon père que j’accompagnai tous les soirs avait pour tâche de fermer les volets de toutes les pièces. On accédait aux étages par le grand escalier de pierre blanche habillé en son centre d’un grand tapis rouge, mais également par un escalier de service situé près de la cuisine. Face au grand escalier, un immense miroir encadré à une certaine époque de candélabres Napoléon III, puis de torchères dorées à décor d’ananas. Un lustre énorme éclairait cet espace qui servait aussi de réception à certaines occasions. A gauche du miroir, le bureau de M. GERMAIN. A droite du grand escalier, un porte donnait sur un lieu étrange et mystérieux en sous sol. La légende prétendait qu’il y avait là un sous terrain qui menait au château de Mauvert. Affabulation ou réalité, le mystère est demeuré entier. En montant le grand escalier, on arrivait sur le premier palier avec en face la chambre de Catherine Germain. Un canapé circulaire meublait cet espace. Au mur deux dessins de Picasso. Sur la gauche, un long couloir desservait les chambres de Monsieur, de Madame, la chambre occupée par Melle Eyrié, la chambre de Mme et M. VIDAL. Toutes ces chambres richement meublées avec notamment des lits à baldaquins disposaient d’un cabinet de toilette. Une grande salle de bain se trouvait également face aux chambres de Madame et Monsieur rénovée à une certaine époque. Sur l’aile est, la chambre de mes parents et la mienne. Au deuxième palier, le logement de fonction de Mme et M. Petit. Leur fils Maurice Petit, m’invitait quelquefois à écouter des disques de Bécaud. ‘Les tourne-disques étaient encore des objets rares à ce moment là. Et puis, il y avait les combles, accessibles par l’escalier de service, qui par mauvais temps servait d’aire de jeux pour mes copains et moi-même. Enfants, nous jouions quelquefois dans des lieux peut être interdits : le silo à grains, la réserve ou il y avait de grandes barriques.
UN TERRAIN DE JEU EXCEPTIONNEL
Tous les enfants du domaine avaient la chance de bénéficier d’un environnement exceptionnel constitué par le parc du château et d’autres espaces du domaine. Michel Sido, René Loste, Jean Noguère, Jean Jacques Debiasi, Danielle Carol, Boraso, Nannie Paolpi, les jumeaux Decorte….ne me contrediront pas. Sortis de la petite enfance, nous arpentions dans tous les sens cet espace autour du château, mais également jusqu'à Nodery, Cassagne, Bel air, Rabaud. Certains parmi nous habitaient aussi ces lieux-dits. Nous construisions des cabanes de fortune dans les bosquets. Les grands cèdres, les prairies, ont assisté maintes et maintes fois à nos parties de cow-boy et d’indiens. Faut dire que les vacances d’été de deux mois et demi en ce temps là, se passaient pour la majorité d’entre nous au domaine de Nolet. L’été correspondait pour nos parents à un période d’intense activité. Celle de la cueillette des pêches, prunes, pommes et de leur conditionnement pour la commercialisation. A l’adolescence, plusieurs d’entre nous, étaient embauchés pour la cueillette des fruits ou à la station d’emballage pour le conditionnement. Il y avait un lieu de rendez vous quasi quotidien après l’école, l’espace qui se situait devant les ateliers de mécanique, de forge, ombragé par des chênes vert, ou nous disputions des parties de bille. De pétanque de temps à autre avec les adultes aussi. Le terrain baptisé de foot près du château d’eau accueillait nos matchs avant qu’il ne soit dévolu à la construction d’une cantine pour les saisonniers. Et ou, Elvire, si mes souvenirs sont bons, assurait les repas.
OH! LES BEAUX JOURS
Le domaine de Nolet, une communauté ? Un village ? Un phalanstère ? Difficile à définir. Une ambiance particulière, c’est certain. Un groupe d’individus ne ménageant pas leur peine pour faire vivre cette exploitation fruitière, logés majoritairement sur place dans le hameau jouxtant le château et sur les lieux dit périphériques. Une vie presque en autarcie du moins au début où peu avaient un véhicule pour se déplacer. Une journée bien remplie au rythme des saisons où en dehors du travail on rencontrait forcément ses collègues qui devenaient suivant affinités des amis. Les contacts avec l’extérieur, c’était la boulangère de Grenade qui chaque jour avec sa deux chevaux camionnette klaxonnant son arrivée, proposait pains, viennoiseries et confiseries. Boulangère chez qui tous les enfants scolarisés faisaient un petit détour à la sortie des écoles avant de prendre le fourgon CITROEN qui assurait la navette entre le domaine et Grenade, conduite par M. LOSTE. La tournée d’un épicier passait aussi par le domaine régulièrement et apportait le nécessaire à la vie quotidienne.
En dehors de la vie laborieuse des adultes, il y avait des moments festifs et de convivialité :
Je me souviens de sorties organisés par M. LEDUC, administrateur dans les années 50. Une à « La Franquie « en méditerranée, le 8 juillet 1955 ou certains découvraient la mer pour la première fois. Une autre plus tard à Carcassonne.
La Saint Jean regroupait grands et petits à Bel air autour d’un immense feu la nuit tombant. Et c’était à celui qui sautait au dessus des flambes sans se brûler. Les enfants aidés des plus grands ne rechignaient pas à l’épreuve.
La fête du cochon que l’on sacrifiait près du château d’eau. Ébouillanté, rasé, et suspendu pour être éviscéré, la bête était transformée de la tête au pied en boudin, saucisse, jambon. Et nous enfants, nous assistions à ce spectacle.
Fin des années cinquante, le progrès technique arrive à Nolet. La télévision que chaque foyer au début ne pouvait pas forcément se payer. Et c’est pour cela qu’un poste à la disposition de tous fut installé dans la première cantine. » La piste aux étoiles « réunissait une majorité d’enfants et de parents aussi, le mercredi soir.
Il y avait aussi, à l’initiative de Mme GERMAIN, un moment festif sur la terrasse du château ou tous les enfants grands et petits, se déguisaient et partageaient un goûter au mois de septembre. Un mardi-gras hors saison en quelque sorte.
Septembre gras : Année 55 ou 56 A côté du pirate, Catherine Germain, et peut être ensuite Maurice Petit, Danielle Carol et Jean Noguère devant.
Et je n’oublierais pas la fête de Noël qui a marqué, je pense, tous les esprits des familles de Nolet.
On doit reconnaître à Mme PETIT l’investissement et la patience qu’elle consacrait à la préparation de cette fête. Un ou deux mois avant Noël, tous les enfants répétaient des scénettes pour le spectacle de ce soir là. Il fallait confectionner son costume, apprendre son texte, répéter pour cette représentation qui se clôturait par la venue du Père Noël. M. SIDO officiait parfaitement dans ce rôle. L’un après l’autre, nous étions invités à venir sur l’estrade récupérer notre cadeau, embrasser le père Noël. De l’âge de 4 ans à 6ans, ce fut pour moi un moment de frayeur (certains s’en souviendront peut être et c’est dans les bras de mon père que je me soumettais à cette épreuve.) La soirée se terminait par quelques agapes pour petits et grands. Cette fête eut lieu pendant quelques années dans « le grand salon » du château, puis dans la nouvelle cantine et même dans une salle à Nodery.
Enfin, le nouvel an, donnait lieu à un vin d’honneur pour tous les actifs du domaine dans le hall du Château.
L’an neuf 55 : M. LEDUC, en clair, M. VALDA, M. NOGUERE, à droite M. SIDO, M. PETIT, M. BORASO et ma mère au service dans le hall du château.
L’EXPLOITATION FRUITIERE
Cette exploitation réunissait beaucoup de corps de métier. Ceux qui s’occupaient des cultures (M. NOGUERE, M. TORTELLI, M. BORAZO et d’autres dont je ne me souviens pas).
Un mécanicien en la personne de Jean Carol chargé de l’entretien de tous les véhicules, les tracteurs et les machines agricoles. Un électricien, M. VALDA, avec qui nous fûmes voisins lorsque nous habitions dans la hameau.
Un forgeron, si je me souviens bien M. COURETTE que l’on entendait frapper le métal rebelle pour forger pièces et outils. Ce qui était particulièrement attractif pour nous les enfants, c’était le ferrage des sabots des chevaux. A cette époque, il y avait encore deux, trois chevaux de trait et des chevaux de loisir que montaient les enfants Germain et également Maurice Petit. C’était un véritable spectacle à l’odeur de corne brûlée inoubliable. Deux écuries abritaient ces nobles animaux, l’une petite près du hangar à machines agricoles et l’autre attenant à des logements. Un petit homme à béret s’occupait d’eux. C’était un figure du domaine J’ai oublié son nom.
La gestion administrative du domaine était assurée au fil des années par Messieurs PETIT, LEDUC, SIDO, AVERSENG, OLIVIER, GARDIOLA, NER, Mme GEROMEL (tiens une femme …).
Pour la cueillette des fruits, le domaine embauchait une quantité impressionnante de saisonniers. Les espagnols d’abord, puis les marocains. Ils étaient logés dans des dortoirs aménagés à Nodery. Je les vois encore au moment de l’embauche du matin ou de l’après midi regroupés devant les ateliers prendre les consignes traduites dans leur langue d’origine. Pour la plus part, ils avaient quitté leur pays pour échapper à la misère et pour assurer la survie de leur famille.
Mon père lui, de 1954 à 1973 encadrait le personnel de la station d’emballage. Une équipe essentiellement féminine avec quand même deux hommes en la personne d’Yves et d’Olive.
Cette station installée dans un premier temps dans l’ancienne laiterie fut ensuite déménagée dans le bâtiment actuel. De grandes chambres frigorifiques furent également construites pour la conservation des fruits avant leur commercialisation. Il régnait dans cette station une activité intense qui en haute saison était organisée selon les 3 huit.Cela correspond je pense à la période faste du domaine de Nolet. Pommes, Pêches, prunes empruntaient sous le regard attentif des employées des circuits de lavage, séchage et conditionnement sous le label du domaine de Nolet au début, puis des Vergers d’aquitaine ensuite. Le séchage des prunes dans des fours qui ronflaient 24h sur 24 vous soulevait les papilles bien au-delà du périmètre de la station .Goûter une prune transformée en pruneaux à la sortie du four était un plaisir inégalable pour le palais. Malgré cela, il y avait des années de surproduction et le spectacle de tonnes de pommes notamment mise au rebut derrière l’ancienne laiterie était même à nos yeux d’enfant assez désolant.
La gestion des cultures devait obéir aux marchés. Ainsi la production de pêches diminua au fil des années. Des pommiers furent arrachés près de la rivière pour laisser la place à des noyers. On essaya même les kiwis, mais aussi la culture sous serre de champignons pleurotes. Mais l’agriculture est un métier difficile soumis à de multiples aléas et tributaire du temps également. Hélas, mon père victime d’un AVC en 1973, ne put continuer son activité professionnelle.
En 1962, à la naissance de mon frère, Luc, les deux chambres du château s’avèrent trop petites pour loger un couple et deux enfants. Ma mère demande alors à Mme et Monsieur Germain un logement plus spacieux qui lui est accordé dans le hameau. Elle continuera à travailler au château jusqu’en 1973. Ils déménageront encore une fois dans un logement à Nodery avec un nouveau travail, ne pouvant assumer un deuxième enfant et un mari malade. On lui confiera le magasin de vente aux particuliers qui se trouvait dans un local de la station d’emballage. De temps à autre, elle fera des extra pour les repas importants au château. Et ce jusqu’à sa retraite en 1982. Fin des années 1970, ils déménageront définitivement dans la maison de Grenade qu’il avait fait construire.
La prochaine fois, je vous raconterai la production de miel à Nolet , la distibution du lait ,les jardins ouvriers,les poulaillers, etc... il ya encore beaucoup à dire.
a bientôt
Amicalement
Jacky
Ci-dessous quelques photographie en plus:
Le retour de Jacques SEGARRA à Nolet 45 ans après...
Le samedi 22 juin 2013, à 15 h, j'ai pris la route de Verdun à bord de mon véhicule, accompagné de mon épouse. Et cette fois ci, 45 ans après, je me suis avancé jusqu'au hameau de Nolet.
Je me suis garé devant les bâtiments qui étaient autrefois les logements de la famille SIDO et BORAZO. Un grand nombre de véhicules étaient garés devant ce qui était les bureaux, l'ancienne cantine. Personne. Je décidai de contourner le bâtiment, là ou se trouvait le logement que nous avions occupé autrefois. Sous un parasol, Mme et Monsieur JOUBERT-MELOTTE nous attendaient. Après les présentations, Mme JOUBERT nous a proposé de faire une visite du parc puis du château. Rien ne m'a paru étranger, tout était pour moi familier. Moi je discutais avec Mme JOUBERT et mon épouse avec M. JOUBERT. Des personnes charmantes et d'une grande simplicité. Nous avons croisés nos informations après cette visite. Mon épouse a mesuré combien et compris pourquoi mon attachement à Nolet."C'est un lieu qui dégage des ondes positives. J'ai constaté que le magnolia près de la cuisine était toujours la floraison débutante. Enfant, je cueillais quelque fois les fleurs les plus accessibles. Mme JOUBERT me proposa d'en cueillir une.
Puis nous accédâmes au château par la porte de la cuisine, ma porte d'usage fréquent. Les proportions des pièces n'ont paru exactement les mêmes que lorsque j'étais enfant. Cela ne m'a pas gêné de le revoir dans cet état. Ma mémoire m'a permis de ressentir l'ambiance de mon enfance. De la cuisine, nous sommes passé a la salle à manger, puis au salon. J'ai pu constater les dégâts du précédent propriétaire dans le grand salon. Les bureaux jusqu'à l'ascenseur ensuite. Le tapis rouge toujours là sans les barres de laiton que ma mère astiquait en hiver. Le grand miroir intact. Et le grand escalier que nous avons pris pour accéder aux étages. J'ai appris que le premier palier était un chuchotoir. Là ou Mme JOUBERT compte reproduire presque à l'identique la décoration que j'avais connue. Nous nous sommes dirigés vers les chambres. Je leur ai montré sur mon appareil photo les meubles dont j'ai hérité et qui avaient été donnés par Madame GERMAIN à mes parents. Nous sommes allés ensuite vers la chambre bleue qui fut la mienne. Surpris de voir sur le mur ou se trouvait mon lit la forme du capitonnage en doucine. La chambre de mes parents juste à côté a eu la chance de conserver sa cheminée.
J'ai montré à Mme et M. Joubert le placard contigu ou j'avais découvert un jour que le père Noël n'existait pas. Dans mon souvenir la salle de bain avait dû subir quelque transformation. De même que la grande salle de bain transformée certainement en deux salles bains. Nous sommes montés ensuite dans les combles et j'ai retrouvé ma première chambre, la salle de bain avec baignoire dont j'avais gardé le souvenir d'un aménagement légèrement différent. J'avais totalement oublié qu'il y avait un deuxième niveau avec des chambres toutes identiques.